Passeport Pour Une Naissance

“ Cependant je veux pendant toute ma vie enlever des grains de sable dans l’espoir que le rocher un jour ou l’autre bougera “ Dieter Baumgart

 


 !  Le mot de la Présidente - 2004 -

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… l’humanitaire en tubes et l’enchantement du dévouement …


« Chanter pour défendre une idée, ce n'est pas nouveau, affirme Serge Hureau, historien de la chanson. Prenez La Marseillaise: elle avait déjà vocation à servir un intérêt national ». Mais on en est à Solidays et aux restos du cœur depuis 1985 et Bob Dylan, suivis plus tard par Coluche; au risque de brouiller le message ?
Le contenu a en effet tendance à s'effacer au profit de l'habillage.

Vibrer de chansons et de solidarité.…Mais, s’il n'y avait plus les paillettes ? Regardez, il n’y a plus grand monde après les shows; les spectateurs s’éloignent quand les lumières s’éteignent: normal, les vedettes sont parties: les groopies rentrent se coucher ! Chaussons, doudounes et édredons. Dodo et pas bobo !! Bon, on est porté par la foule: on a donné 15 euro….

Et si on tournait enfin le dos au gongorisme des partisans du cénacle humanitaire;
Qu’avons-nous besoin de caméras, de fêtes et de hourra !! Fadaises !
Quelle reconnaissance nous soupçonne-t-on de désirer obtenir ?
Pour nous les responsables associatifs, il nous faut manager les dévouements: recruter, élaborer les stratégies, enrôler et motiver, structurer le militantisme, encadrer le projet « ad hoc » et en préciser les objectifs, ajuster les compétences aux besoins du terrain…

Nous trouvons nous donc privés de grandes causes ? et la féerie du renoncement ? et le charme diabolique du sacrifice ? et l’héroïsme de l’abnégation ?
Et vous les volontaires, mais qu’avez-vous en face de vous ? des gens souffrants, sans moyens et ne comptant sur personne; vous trouvez vous donc improductifs ?
Mais l’engagement; VOTRE engagement ! Que représente exactement « l’humanitaire », sorti des contextes du Bien et du Mal ? C’est qui d’ailleurs « le Bien »? et pourquoi sont-ils « le Mal ? »…Ils…Les autres, bien sûr !

Vous qui engagez une tranche de votre vie, un petit bout zélé (tout petit) de votre existence, comment allez-vous les percevoir, eux, ces lointains, les reconnaître en individus essentiellement démunis de tout, les placer au centre d’une justification de votre action : quel est justement ce besoin de justification ?

Avoir l’esprit sans frontières, savoir passer au-delà sans quérir d’autorisation, refuser les fac-similés de générosité :(vous savez, les strass du cœur ?). L’humanitaire c’est tout le contraire d’une démarche établie : on n’avance qu’en remettant en cause les procédures prévues, les règles instaurées, les programmes institués…N’apporter que des moyens est une paresse d'esprit ; si vous secourez les plus faibles il vous faudra évoluer en fonction des circonstances, improviser et bidouiller de bon cœur en cherchant la bonne orientation tout en déjouant les pièges tendus dans la forêt touffue des bonnes consciences.

Ne tenez pas de propos désabusés sur votre propre engagement : votre regard reste frais et clair ; vous êtes héritiers de la tradition des dons et de la charité dits « classiques » et tout aussi de ce qu’on appelait « les humanités ». Et si je reste persuadée que la discrétion est essentielle, conservez dans votre démarche le romanesque indispensable qui nous fait allier la blouse blanche à la tendresse.


Catherine

A.G. du samedi 30 octobre 2004

 

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